mardi 18 octobre 2011

Septembre away

Le mois de Septembre est passe 'in a blink of an eye' comme on dit ici en raison des préparatifs d'un retour, certes court, sur la terre natale pour voir la famille et les amis.
Deux semaines de bonne bouffe, de papotage avec une impression de n'avoir quitter la France et les amis que 15 jours, ce qui est une sensation agréable.

Bien sur, des choses se sont passées entre temps : des naissances, des changements de job, des remises de diplôme, des achats de maison ....et malheureusement la vie a aussi apporte son lot de malchances: des séparations, des pertes d'emploi et de maladie parfois mais finalement l'essentiel reste la et les gens qu'on quitte ne change pas vraiment.

Je n'ai même pas eu le temps de me relaxer et de profiter vraiment tant les RDV, les trucs a faire ou a cocher sur la to do-list se sont enchaînés pendant deux semaines ce qui fait que le 5 octobre quand je suis allée a l'aéroport pour reprendre l'avion, j'avais un peu le bourdon en me disant: mais déjà???
2 semaines et donc une dizaine de jours sur place c'est vraiment trop court et je me suis promis que la prochaine fois, je prendrais un peu plus mon temps.
J'avais quitte la France et avait cultive cette idée complètement romantique, sans doute nourrie pour les fantasmes de mes collègues sur la France mais aussi de la puissance de la mémoire sélective, de cette douceur de vivre, de la bonne bouffe, la culture, des retrouvailles avec les copains et après deux semaines a courir et malgré les bons moments passes avec les uns et les autres, je me suis surtout souvenu du trafic insoutenable dans Paris, des trains de banlieue bondes, des incivilités et des bousculades, des insultes gratuites. J'avais oublie que c'était aussi ma vie lorsque j'étais a Paris et qu'a force d'y rester, j'avais été anesthésiée. J'ai apprécié alors, une 2ème fois, la tranquillité de la vie a Melbourne.

Les 24 heures de trajet qui ont suivi (ben oui l'Australie c'est LOIN) m'ont, du coup, fait réfléchir a pourquoi je courrais tout le temps? ou même plutôt pourquoi j'acceptais de courir tout le temps? Il y a quelques temps j'avais eu une conversation fort intéressante avec l'une de mes collègues, depuis expatriée aux US, sur la puissance du pourquoi.
Elle s'en servait dans le cadre de son boulot pour optimiser les process et identifier les trucs que les gens font pour 'compenser' un dysfonctionnement. Elle m'avait explique que répéter la même question du pourquoi, plusieurs fois de suite permettait d'arriver a la racine des choses et était souvent extrêmement instructif.

Exemple:
A: mon rapport a été livre en retard?
B: pourquoi ?
A: ben parce que Gisele s'est plantée dans la colonne B6 et qu'on a du tout refaire

Certaines personnes se contenteraient de cette explication et mettrait un avertissement a Gisele et aurait conclu que Gisele est nulle, mais pas B.

B: pourquoi?
A: et ben parce qu'elle est nouvelle et qu'elle n'avait pas bien compris ce qu'elle devait faire.
La encore, on pourrait conclure de nouveau que Gisele est nulle et qu'elle ne comprend rien mais pas B
B: Pourquoi?
A: et ben, on a pas mis a jour le document de formation....
B: Pourquoi?
Bon a ce stade de la conversation, il est possible que B se prenne un pain dans la gueule parce que ça devient vraiment chiant. Je pense que je n'ai pas besoin d'aller plus loin dans l'explication pour que vous compreniez ou je veux en venir.

Finalement a la fin de l'histoire, on se rend compte que Gisele n'est pas nulle mais qu'il faut revoir la procédure de remise a jour des documents de formation et éviter que Rene, le formateur, se barre en vacances quand les nouveaux arrivent ou qu'il y est un remplaçant ou back-up organise quand il décide de se barrer en camping.

En tout cas, je suis en train de travailler sur mon planning de vacances a venir, j'ai décidé que j'arrêterai d'avoir peur de me faire virer demain ...et de devenir SDF, qu'il y a plein de branleurs qui ont un job et qu'en étant pas tout a fait parfait on n'en est pas pour autant branleur, on vit sans doute mieux et que finalement c'est peut-etre le moment de changer de boulot....mais cette fois ci, vraiment changer.
Pour faire quoi, je ne sais pas mais il est grand temps que j'y pense...serieusement.